La flore, un baromètre de l’état de santé du sol
La Maison Gabriel Meffre a engagé depuis plusieurs années une démarche en viticulture raisonnée et biologique. Dans cette approche, il y a notamment la prise en compte des plantes bio-indicatrices.
Nous observons les plantes présentes dans nos parcelles car elles donnent des informations sur les propriétés du sol où elles poussent. Ces propriétés sont le résultat de l’interaction entre les conditions naturelles du milieu et les pratiques culturales.
Nicolas Speranza, Responsable des Vignobles, précise :
Dans 1m3 de terre, on a quasiment 99 % des plantes présentes dans l’environnement. Le sol contient donc des milliers de graines ; qui ne vont germer que si les conditions sont favorables.
Gérard Ducerf, botaniste, auteur de l’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, part du principe que les graines germent quand les conditions deviennent proches de celles qui règnent dans leur “biotope primaire”, c’est-à-dire leur lieu de vie originel.
Nicolas confirme :
“À partir du moment où une plante est présente en grande quantité dans une parcelle et domine les autres, c’est qu’il y a un déséquilibre. Un milieu équilibré permet la levée d’une grande variété d’espèces. Le rang, s’il est étoffé et diversifié, est un bon signe. La viticulture biologique n’utilise pas d’herbicides et laisse libre champ à toutes les espèces végétales présentes sur nos parcelles. Si en parcourant la campagne, vous apercevez uniquement des coquelicots entre les rangs, c’est qu’il y a un vrai déséquilibre !”
Les plantes bio-indicatrices, l’étape préliminaire au soin des sols
Vous l’aurez compris, les plantes bio-indicatrices jouent donc un rôle informatif pour le travail du vigneron en donnant différentes indications sur le sol :
- La pollution : d’origine agricole, industrielle ou urbaine.
- La capacité de rétention : lessivage et érosion potentielle.
- Les caractéristiques : PH, calcium, argile…
“Parfois, après l’observation des plantes présentes naturellement, nous faisons des semis d’avoine ou de vesse par exemple, qui permettent d’enrichir le sol. L’idée est d’utiliser la capacité d’une plante au service du vignoble !”
explique Nicolas
La biodiversité, un havre de paix pour les auxiliaires
Sur les parcelles du domaine de Longue Toque, actuellement en dernière année de conversion à l’agriculture biologique, aucun produit dévastateur pour la faune auxiliaire n’est utilisé (pesticide ou fongicide). Cette pratique permet notamment de contenir des attaques de nuisibles.
Nicolas explique :
“ L’utilisation de pesticides permet la prolifération de certaines espèces. Par exemple, quand il y a une invasion d’escargots, c’est qu’il y a un déséquilibre en amont. Il n’est pas normal qu’une population pullule, cela signifie qu’il n’y a pas d’auto-régulation du milieu. Au même titre que la variété de la flore constitue un signe de santé du sol, la variété des insectes auxiliaires indique une santé du vignoble et permet de le protéger en respectant un équilibre naturel.”
La faune et la flore observables dans les vignobles sont les témoins des pratiques culturales et de la santé des sols. La nature nous offre des clés de lecture formidables pour prendre soin de nos terres sans nécessiter pour autant d’expertise botanique.
La Maison Gabriel Meffre s’attelle avec attention à la protection de la biodiversité sur ses parcelles. Elle a d’ailleurs réalisé un diagnostic sur le domaine et travaille en partenariat avec des associations locales de protection de la faune & flore pour améliorer encore ses connaissances. Ce savoir-faire et l’expertise terrain qui en découlent contribuent à la qualité des raisins et des prochaines cuvées !