Le cycle végétatif de la vigne
Aux premières gelées, généralement courant novembre, la vigne perd ses feuilles. C’est ainsi qu’elle entre en « dormance », jusqu’au mois de mars.
Après ces quelques mois de repos, vient le moment de la levée de dormance et l’apparition des bourgeons. Entre mars et avril, ces derniers se fendent, c’est ce qu’on appelle le débourrement. Chaque bourgeon donnera naissance à un nouveau sarment.
Pour suivre le niveau d’avancement des vignes, nous identifions différents stades : de l’étalement des feuilles à la naissance des boutons floraux, puis l’individualisation des fleurs et enfin la chute des capuchons.
Nicolas Spéranza, responsable des domaines, explique :
“Cette étape signifie le début d’une période où le climat a beaucoup d’importance. Pour qu’il y ait chute des capuchons, il faut un temps sec et venté. Si le temps est humide, il se produit un phénomène appelé la coulure qui fait tomber les fleurs. Une fleur qui tombe, c’est un grain de raisin perdu. C’est donc une période très sensible car le moindre orage peut avoir de grosses conséquences sur la récolte”.
Une fois les capuchons tombés, le vent pollinise la vigne et déclenche la floraison. Au centre de la fleur, l’ovaire grossit et devient une baie (début juin). La vigne est encore très sensible aux maladies.
La grappe verte commence à changer de couleur. Nous sommes fin juillet, la vigne entre dans la phase de la véraison. Pour les cépages blancs, les grains verts deviennent transparents et mûrissent petit à petit, pour les cépages rouges, les raisins passent de couleur verte à rouge jusqu’à la vendange.
Dans les vignes, on s’active !
La taille
De mi-novembre à mi-mars, nous nous attelons à la taille des vignes. L’ensemble des domaines est taillé manuellement, nous n’effectuons aucune taille mécanique. Cela représente le gros chantier manuel de l’année, pour lequel l’équipe de permanents se renforce de saisonniers. L’objectif est de finir la taille avant que la vigne démarre.
Nicolas précise :
“La taille demande une réelle qualification en vigne. Tout le monde peut apprendre très vite à palisser, ébourgeonner, vendanger à la main… La taille est beaucoup plus compliquée. Pour devenir un bon tailleur, il faut compter trois ou quatre ans. Si la taille mécanisée est assez répandue dans les vignes en IGP, chez Gabriel Meffre, que ce soit en AOP ou IGP, nous tenons à ce que toutes les vignes soient taillées à la main.”
La préparation des sols
Au printemps, en parallèle de la réparation de tous les palissages, nous nous occupons des sols. Il s’agit de labourer la terre et maîtriser la pousse des adventices.
“Dans les climats méditerranéens, cela dépend éminemment de la pluviométrie. Si la pluie vient s’ajouter à la chaleur, l’herbe pousse très vite !”.
Au Château Grand Escalion, dans le cadre de notre certification HVE3, nous réduisons les zones désherbées pour favoriser la biodiversité. Seuls les 40 cm sous les pieds de vignes sont désherbés, et cette année, ce sont des brebis qui ont fait ce travail !
Au Domaine de Longue Toque, en conversion vers l’Agriculture Biologique, nous utilisons des interceps mécaniques.
De la véraison aux vendanges
Mi-juillet, nous sortons de l’ornière des maladies qui risquent de ravager les vignes. Pendant la véraison (maturation des fruits), jusqu’au 20 août environ, c’est le seul moment de l’année où nous ne sommes plus dans les vignes. Puis arrive la période tant attendue des vendanges… et c’est reparti pour un cycle !
Le travail de la vigne relie directement l’homme à la nature, avec ce qu’il comporte d’étapes incontournables et d’imprévus. Le soin que nous apportons à ces terres nourricières nous permet de produire des vins dont nous sommes fiers.