Elles font partie de la Maison Gabriel Meffre : portrait de Véronique Torcolacci, œnologue

Quelles sont vos missions ?

J’interviens de la récolte jusqu’à l’accompagnement technique des ventes. Je vinifie les vins du Domaine de Longue Toque avec l’équipe sur place et j’accompagne l’ensemble de nos partenaires pour l’élaboration de nos différentes gammes (Laurus, Gabriel Meffre…) à chaque étape : vinification, élevage puis assemblage des jus. Une fois que ces phases sont terminées, avec mon équipe, nous achetons les vins puis travaillons sur les assemblages.

Je soutiens aussi les commerciaux d’un point de vue technique. Nous dégustons ensemble les nouveaux assemblages pour que l’équipe de vente puisse parler avec précision de chaque vin. Lorsque nous recevons nos clients professionnels, je suis souvent présente en dégustation. Je peux les renseigner sur les cépages, les dates de récolte, les spécificités d’un terroir.

Je suis sur le terrain toute l’année et je peux apporter un regard complémentaire sur l’identité de nos vins.

À quoi ressemble une journée pour vous ?

Je circule beaucoup sur le terrain et suis en interaction avec différents interlocuteurs. Pendant les vendanges, je ne passe pas plus d’une demi-journée à mon bureau par semaine ! Dans mon métier, il est important de passer du temps auprès de nos partenaires vignerons. Nous échangeons beaucoup sur la façon d’élaborer les vins, les spécificités des récoltes, les tendances fortes des marchés… Cela m’aide à adapter, ajuster avec précision les vins que nous produisons.

Comment êtes-vous arrivée au métier d’œnologue ?

J’ai toujours vu du vin chez mes parents et j’appréciais cette tradition familiale. En cherchant ce que je voulais faire, le monde des arômes et du goût m’a paru évident. J’ai démarré mes études en 1989, il y avait très peu de femmes œnologues. Dans ma promotion, nous étions 4. Pour ma part, il était clair que je voulais travailler au contact du vin, dans un chai, à la production. Je suis tombée dedans et je n’ai jamais eu envie d’en sortir !

Comment vous sentez-vous en tant que femme dans votre métier aujourd’hui ?

Il a fallu que je fasse mes preuves, mon caractère m’y a aidé. Travailler avec des hommes m’a demandé de m’endurcir. Il y avait des caves où les femmes étaient bien accueillies car cela était synonyme de renouveau. Au sein de lieux plus conservateurs, il arrivait que les producteurs ne me parlent pas au début, car j’étais une femme. Avec l’expérience et la pratique, je me suis sentie plus à l’aise et les relations ont commencé à s’égaliser.

Aujourd’hui, je me sens à ma place dans une winerie où je peux échanger avec tout le monde, services commerciaux, marketing, chai, logistique… Nous nous connaissons tous et avons en commun l’amour du vin. Il y a de la convivialité dans une bouteille de vin !

Quels savoir-être sont importants dans le métier d’œnologue ?

Pour une Maison comme la nôtre, la curiosité et l’écoute sont des qualités indispensables.

Nous concevons des vins pour qu’ils soient consommés. Cela signifie qu’il faut savoir écouter les envies et les goûts des différents consommateurs, qu’ils soient en France ou à l’autre bout du monde. Les tendances de consommation évoluent. Il faut sentir ces évolutions et être capable de se renouveler avec subtilité, sans trahir l’origine ou la typicité de nos terroirs. C’est là que la curiosité est nécessaire. Notre mode de vie a changé et presque plus personne ne peut conserver les vins. Il est important d’élaborer des vins qui puissent être agréables à consommer dès leur mise sur le marché.

Qu’est-ce qui vous anime dans votre métier ?

J’ai beaucoup évolué depuis mon arrivée dans la Maison Gabriel Meffre il y a 27 ans. J’ai occupé plusieurs postes en commençant par celui de Responsable Qualité. A chaque fois, la Direction a cru en moi et m’a fait confiance,

La Maison Gabriel Meffre est une entreprise propice à l’autonomie et à la liberté de ses équipes.

Elle ne s’endort pas pour autant sur ses lauriers et affirme sa volonté de continuer ses achats de vignobles, ses projets de nouveaux vins. Cette façon de voir les choses fait qu’une journée en tant qu’oenologue n’est jamais stéréotypée. Ma polyvalence quotidienne me procure un véritable enrichissement personnel.

J’aime aussi l’environnement dans lequel je travaille. Nous avons la chance d’être installés dans une belle région !

Et pour finir, votre plus grande fierté ?

Je suis fière d’avoir choisi un métier qui me rend heureuse, d’être allée jusqu’au bout de ce que je souhaitais faire.

On m’a donné l’opportunité de faire ce que je voulais. Cette chance n’est pas donnée à tout le monde !